Le design graphic en Afrique : Un métier plein de promesses ou un métier négligé : le cas du Burkina Faso

Dans l’apparence, le design graphic se présente comme un métier plein de promesse en Afrique même si en réalité on a l’impression que c’est loin d’être le cas. En effet, les entreprises se rendent compte au fil des année que la communication est un élément indispensable dans la vie d’une entreprise. Et à l’ère des réseaux sociaux, où les internautes accordent moins de temps aux longs textes, l’infographie est d’une grande aide puisqu’elle résume en image, ce qui n’aurait pas pu tenir sur une feuille A4. On assiste donc à une montée en puissance de ce métier.

Voyant cela, tout le monde court partout pour avoir des connaissances en la matière et mettre K.O le chômage. Ce qui est une très bonne chose vu l’incapacité de nos États à offrir à tous les jeunes des emplois. D’autres le font en FREELANCE et d’autres en entreprise. Mais à quel prix ?

Quand bien même ce métier semble prometteur, on y rencontre maints obstacles et difficultés.

Dans un premier temps, Il existe plusieurs types de formations dans ce domaine. Certaines personnes passent par des écoles de formation, d’autres auprès d’individus déjà dans le domaine ou  encore de façon autodidacte. Là ne se situe pas le problème. Le problème se situe au niveau de la qualité de la formation que les uns et les autres reçoivent. Tout le monde, aveuglé par cette soif, cherche à se former et à faire des entrées d’argent.

Vous verrez donc des personnes qui s’inscrivent à des formations qui durent seulement deux à quatre jours. Ce qui est très peu pour assimiler tous les rouages d’un métier quel qu’il soit. Dans notre cas, ces personnes formées en quelques jours à de prix très bas, font preuve d’une incapacité à donner vie à leurs œuvres ce qui est d’ailleurs normal. « On peut t’apprendre à maîtriser les logiciels de graphisme, mais on ne peut pas t’apprendre à être bon graphiste. Pour être bon graphiste, il faut du temps, du travail et de la créativité », dixit JEAN CYRILLE BADO, Graphic Designer Burkinabè. Ces mots démontrent à quel point on ne peut devenir un bon graphiste du jour au lendemain.

Dans un second temps, il y a le volet paiement. Étant donné que ceux qui se font former du jour au lendemain ne dépensent pas en énergie et en temps (Leurs œuvres le prouvent) donnent l’impression d’une certaine facilité à réaliser des designs. Ce qui donne naissance à la négligence du métier chez le client. Vous entendrez même certains clients dire « simple affiche là c’est ça qui est 15.000F là ? » ou « C’est trop simple moi-même je peux le faire sur Word ». HAHAHAHA laissez-moi rire !!! Et oui ils n’ont pas tort là non plus.De toute façon ils trouveront quelqu’un pour le faire à un prix plus bas disons entre 1000F et 5000F.

En entreprise, ce même problème est récurrent, puisqu’il existe des entreprises qui sont incapables de payer à plus de 100.000F par mois leurs employés. Ne vous plaignez pas si vous avez un proche qui se trouve dans ce cas de figure et ne vous accorde pas du temps, c’est simplement parce qu’il est toujours en train de courir un peu partout pour arrondir ses fins de mois. Toutefois, il existe bien de personnes qui vivent pleinement de ce métier. En France un infographiste gagne entre 596 € bruts et 5 832 € bruts par mois soit un salaire moyen de 3 214 € bruts par mois, d’après le journaldunet.com

En somme, il ressort que le métier de graphiste, quand bien même il est en plein essor, a du mal à décoller véritablement en Afrique (Burkina Faso). La faute revient aux graphistes eux-mêmes, ennemis semble t-il, de leur métier. Pour que les profanes, aient du respect à l’égard du métier, il faut d’une part que les acteurs du milieu imposent le respect qu’ils méritent notamment en suivant des formations de qualité. D’autre part, en affirmant leur valeur au lieu de se présenter comme des mendiants devant les clients en rabaissant le prix de leurs services pour plaire ou pour avoir plus de marché. C’est une question de survie et d’honneur.

Et vous que pensez-vous du design graphique en Afrique de façon générale ?

Posté dans Design Graphic
2 Commentaires
  • Ethan Simeon

    Belle analyse Mr Ouedraogo.
    En général en Afrique, et en particulier au Burkina Faso, les gens aiment trop “cadeau” comme on aime bien le dire.
    Alors que toute chose qui mérite d’être fait, mérite du sérieux dans sa réalisation.
    Les personnes qui pensent que c’est un travail facil, n’ont rien compris du métier. Elles ne savent pas que c’est de l’art et que ce métier a besoin souvent de nuits blanches, de concentrations, d’inspirations afin de libérer le génie créateur pour les œuvres fiables.

    A mon avis, un collectif ou une familles d’infographistes devraient être mise en place, pour tenir des rencontre et discuter ensemble pour trouver des solutions.
    Sensibiliser sur l’importance et la valeur du métier de graphisme.

    20h16 22 janvier 2022 Répondre
  • mousco29

    Oui Omo c’est aussi le cas chez nous en Côte d’Ivoire
    C’est à nous de remédier à cela

    17h34 5 février 2022 Répondre
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